Leh
Capitale du Ladakh située à 3600 mètres d’altitude. Quinze mille habitants y séjournent à l’année avec deux saisons bien distinctes. L’ouverture en Mai des deux routes (vers Srinagar à l’ouest et vers Manali au Sud) annonce le début de l’été et le retour à la civilisation. Les touristes affluent en masse et remplissent les Guest-Houses. Les nombreuses agences touristiques bâtent la chamade et proposent des trekkings, rafting, camping etc. A partir d’Octobre-Novembre, Leh est enfouie sous la neige et résiste au rude et long froid hivernal. Les ravitaillements de fruits et légumes par voie terrestre sont stoppés. Les agences ferment et démarrent leur deuxième emploi.
Les Ladakhi n’ont encore rien à voir avec le reste du pays. Leur physionomie, culture, langue et religion se rapprochent de la culture tibétaine et népalaise. Ils sont vraiment adorables et contrairement au Rajasthan ou au Kashmir, ils n’harcèlent pas les étrangers. Ils sont même très discrets et souriants. Ils parlent pour la plupart le ladakhi, l’hindi, l’anglais et parfois le népalais. Tout le monde se salue dans la rue. Sans doute parce que c’est une petite ville à taille humaine. Mais il y a quelque chose d’autre. Une sorte de chaleur humaine et une hospitalité venant des montagnes. Plus on est éloigné de la civilisation, plus on sent un intérêt à se serrer les coudes.
Le moindre effort par ici rend la respiration difficile. Les lèvres sont complètement asséchées car le soleil tape fort à cette altitude. Comme tout désert, il fait chaud la journée et froid la nuit.
C’est ma dernière semaine et je privilégie le repos à l’action. Je renonce au trekking pour dormir et fainéanter dans les rues pittoresques de cette petite ville Himalayenne. Je ne peux tout de même pas m’empêcher de louer une moto pour clamer ma liberté sur les petites routes de montagne. Visite de Thiksay, Karu ainsi que les petits villages voisins dont j’ai oublié les noms. On y trouve des villages perchés avec des monastères bouddhistes, des temples et des maisonnettes traditionnelles.
Quel bonheur de boire un thé à la menthe dans un village perdu au milieu de nulle part… Le contact avec les enfants se fait avec le sourire.
Le reste du temps, je rencontre des étrangers avec qui je partage tout type de discussion. Cela demande parfois beaucoup de sang froid que d’entendre par ici des visions de la vie ou de la société complètement hors de la réalité. J’éprouve du respect pour ces gens la mais nous n’avons que très peu de choses en commun. C’est fou comme l’Inde change des autres pays. Même les étrangers par ici sont différents. C’est certes intéressant et formateur que d’entendre d’autres pensées divergentes, mais certains sont quand même sacrément perchés.
Je quitte Leh demain pour Jammu situé à environ une heure de vol et la dernière étape avant le retour à Delhi. Je refais mon sac pour la X eme fois. Changer constamment d endroit fatigue psychologiquement au bout d un certain temps. Mais le moral est plutôt bon malgré les 10 kg que j ai du perdre depuis le départ.
