Australia, un souvenir indélébile...

L’Australie… un mot qui résonne dans nos oreilles comme un lieu inaccessible de par sa distance vis-à-vis de l’Europe. Un pays qui n’avait pas beaucoup de sens à mes yeux  avant d’y poser le pied, et qui s’est révélé comme une surprise totalement inattendue. Quand on voyage, on ressent souvent ce paradoxe entre rechercher avec fermeté ce que l’on souhaite voir (paysages, villes, animaux, sensations fortes etc.) et vouloir en même temps être surpris par des instants inattendus qui pimentent nos souvenirs. On voyage pour que les choses surviennent et changent, sans doute aussi pour alimenter nos rêves. J’imagine que l’ossature de l’existence est constituée par la famille, la carrière personnelle & professionnelle d’une part, mais également quelques instants de cette nature qui nous touchent tout particulièrement et qui provoque chaque jour une sensibilité émotionnelle plus active. Nous ne sommes pas touchés par les mêmes choses et de la même façon Nat & moi. Cela rend le voyage plus riche en découvertes encore. Les grands espaces et l’aventure d’un côté, la régularité de la nature et son écosystème de l’autre. La richesse de voyager à 2, c’est peut-être de voir 2 univers au même endroit en essayant d’observer naturellement d’une part, puis à travers le ressenti de l’autre d’autre part.

 

L’Australie est un pays surprenant, voire étrange à mes yeux parfois. Il y a de l’espace pour tous, suffisamment d’air pour ne pas se marcher sur les pieds et se détendre, des offres de travail en abondance, peu de violence, une vie sauvage riche en variétés et un environnement respecté par sa population, un esprit hospitalier et respectueux chez les habitants, une confiance profonde envers autrui (notion qui à mon goût semble étrangère à l’Europe), une hygiène bien contrôlée et un multi culturalisme qui ne semble pas ou peu poser de problèmes comme ailleurs. Au contraire, le melting-pot est plus considéré comme une force qu’un combat de tous les jours. Alors quoi ? Difficile de reprocher des choses à l’Australie pour pouvoir la comparer objectivement à d’autres pays. Mon raisonnement est certes bien maigre après si peu de temps et sans y avoir travaillé. Un mois c’est rien après tout… Mais quand on vient d’Amérique du Sud, on remarque que les blessures que nous avons pu ressentir dans le plus profond des personnes rencontrées ces derniers mois semblent avoir complètement disparues. On ne sent plus la peur du Latino ici. Cette peur qu’on reconnaît d’ailleurs tout de suite à un certain tassement de la voix et du regard. Pourquoi le monde australien fascine autant ? Je n’ai bien sûr pas la prétention de parler au nom de tous. L’opinion de mon entourage semble unanime. S’il fallait schématiser cet état, je dirais une grosse touche du Royaume-Uni dans son architecture et la physionomie de ses habitants, baignée dans un climat tropical sud asiatique ou désertique africain avec des saisons exotiques, et une sérénité individuelle du type « American dream », ou la diversité qu’offre ce pays  provoque à chacun la liberté de pousser ses ambitions vers le haut. Cette vision est une vision parmi d’autres. Elle n’est que le reflet d’une expérience d’un mois en saison humide à différents endroits de ce gigantesque territoire, après 29 ans d’expérience sur Terre et au milieu d’un voyage de 6 mois à travers la planète…