Jaisalmer : Le désert indien

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CIMG3367Deuxième nuit passée dans les trains-couchette indiens. L’installation est toujours un peu bordélique au départ car le couloir du wagon est étroit et chacun cherche sa place comme si c’était une compétition, à savoir le premier qui gagnera le droit de fermer ses paupières. Cette fois-ci, nous nous réveillons à 4h40 du matin au lieu de 5h10, comme indiqué sur le billet, à la gare de Jaisalmer, au beau milieu du désert situé à cent km environ du Pakistan. Nous manquons cruellement de sommeil après une journée entière passée dans les bazars de Jodhpur et cinq maigres heures de repos. Mais impossible de rester plus longtemps dans le compartiment.

CIMG3400Un vieil employé vient nous faire comprendre avec ses gestes fermes que ce train ne fait pas hôtel. Nous obéissons tout en maudissant notre bourreau.

Tout endormis sur le quai de la gare, nous nous laissons embarqués par un jeune surnommé «Little Johnny », frère d’un gars rencontré à Jodhpur, et qui l’avait prévenu de notre arrivée, pour nous emmener à sa guest house gratuitement sans aucune obligation d’accepter la chambre. Les prix annoncés à 100, 150 et 200 roupies (3,5 €) avant de monter dans son 4x4 nous paraissaient tout à fait corrects. CIMG6476Mais après nous avoir servi un thé Massala à 5h30 voilà que ce sacré filou nous montre les chambres et nous annonce des prix à 250, 400 et 500 roupies. Mais ce pauvre Johnny ne sait malheureusement pas a qui il a affaire. Les trois mousquetaires surnommés Matasa, Barbara et Risa (nouveaux noms que Nat, Jul et Tom se sont donnés pour ne pas toujours répéter la même chose, puis déformés avec le temps par les indiens), lui expliqueront calmement que sa technique ne fonctionnera pas et qu’ils refusent catégoriquement ce genre de pratique. On quitte son hôtel d’un pas ferme à la recherche d’une autre guest-house en ayant gagné un trajet gratuit depuis la gare et trois thés aux sept épices. On ne peut pas gagner à tous les coups sur les touristes…

CIMG3358On appelle Jaisalmer la ville dorée. Son fort et ses maisons sont construits avec une roche sableuse d’une couleur ocre provenant des mines du désert. C’est une petite ville de soixante mille habitants et balayée fortement par un vent chaud. Les vaches y bloquent le passage dans les étroites ruelles du fort. Elle est touristiquement réputée pour son fort d’une part, et ses safari treks dans le désert d’autre part. Faute de temps, nous partons pour une après-midi seulement avec un programme bien précis : Jeep jusqu’au village abandonné de Bakhar, puis promenade en dromadaires vers les dunes de sable pour contempler le coucher de soleil. Mais le chameau sait-il que son pas est extrêmement inconfortable pour son passager ?

CIMG3333Il s’en contre-fiche du moment qu’il dépayse le touriste. Matasa et Barbara mitraillent le désert avec leur appareil-photo. A celle qui prendra le dromadaire dans la position la plus gracieuse ou avec le regard le moins niais. La gazelle qui passe devant nous avec un pas précis et gracieux, mais surtout très rapide, n’apparaîtra pas sur l’écran de l’appareil.

Le lendemain matin, lever tôt pour un petit déjeuner copieux avant de prendre le train pour Bikaner, la seconde ville du désert indien, à six heures en train de Jaisalmer. A nouveau, nos visages, notre peau, nos sacs attirent l’attention d’un passager indien, à tel point qu’il laisse sa famille assise à la rangée suivante pour s’installer en face de nous et passivement nous observer.

CIMG3331Il ne s’en rend pas compte mais ça peut être gênant. Tom essaie de rentrer en communication avec lui mais la barrière de la langue bloque tout. On en restera à une passive observation qui durera près de trois heures. Ces premières heures, nous les occupons à écrire sur nos carnets ou sur l’ordinateur et à lire. Mais le sable du désert s’infiltre dans le wagon en passant par les fenêtres à barreaux grandes ouvertes. J’arrête d’écrire, c’est insupportable d’avoir des grains de sable qui s’agglutinent sur la pointe de mon stylo.

CIMG3457Quant à Tom, il suit l’idée de notre fine bricoleuse, la Juju : recouvrir l’ordinateur d’un sac plastique transparent pour le protéger du sable tout en laissant la visibilité sur le clavier. La deuxième partie du trajet sera plus resserrée car 2 familles montent et s’assoient près de nous. Les observations sont toujours présentes mais avec un peu plus de communication. Au point qu’on leur apprendra comment jouer au jeu de l’ « écrase-pouce ». En fin d’après-midi nous arrivons à Bikaner, notre deuxième ville du désert.

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